Un mouvement international comportant 43 organisations de 20 pays de l’UE, parmi lesquels les ONG Feedback EU, le Bureau européen de l’environnement et Zero Waste Europe, a publié ce 20 septembre 2022 un rapport nommé “Pas de temps à perdre “ qui dresse un douloureux constat : les quantités de nourriture perdues et gaspillées en Europe (153,5 millions de tonnes/an) sont supérieures à celles importée par l’Union.
89,8 millions de tonnes de déchets alimentaires proviennent de cette production primaire, c’est-à-dire dans les fermes, les élevages… alors que 32,5 millions de tonnes sont gaspillées par les ménages !
Piotr Barczak , responsable principal des politiques au Bureau européen de l’environnement, déclare : “Tous les pays de l’UE se sont engagés à réduire de moitié le gaspillage alimentaire [d’ici 2030] dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations Unies. Cependant, près de dix ans plus tard, ils n’ont pas accompli grand-chose et nos économies génèrent toujours des quantités incroyablement élevées de déchets alimentaires. “
Ce rapport a pour vertu d’exercer une certaine pression sur la Commission en charge de ce dossier. Il lui appartient désormais de fixer des “objectifs juridiquement contraignants” pour les Etats membres. L’objectif est moral (perdre et gaspiller autant de nourriture aujourd’hui alors que nombre d’individus peinent à se nourrir correctement est tout simplement inacceptable), économique (le coût des pertes et du gaspillage alimentaire est estimé à 143 milliards d’euros), et bien sur environnemental (ce sont 6% du total des emissions de gaz à effet de serre qui sont en jeu).
De plus, à l’heure où les terres arables se font de plus en plus rares, si l’UE parvient à accomplir son objectif de réduire de moitié son gaspillage alimentaire, alors près de 4,7 millions d’hectares de terres agricoles pourraient être préservées.
Dans une époque où les questions de développement durable et de sécurité alimentaire sont proéminentes et où les citoyens sont poussés à changer leurs comportements (moins de trajets en voiture, manger local…), il serait tout aussi judicieux que les organisations politiques changent aussi, ou du moins qu’elles agissent
Le rapport complet sur le site Feedback EU
Synthèse, témoignages, références sur le site de l’EEB
